Près de 6 francophones sur 10 privilégient les grandes surfaces pour se fournir en produits wallons. Cette statistique fait de ce canal de vente le commerce le plus sollicité pour l’achat de produits issus de notre agriculture, et de très loin puisque les magasins à la ferme et les marchés sont plébiscités par environ 1 consommateur sur 5.
Mais comment expliquer cet écart ? Quels avantages les grandes et moyennes surfaces (supermarchés, magasins Hard discount et magasins franchisés) présentent-elles par rapport aux marchés et aux magasins à la ferme et, de manière générale, aux canaux de vente rattachables aux circuits courts (à savoir les marchés, les magasins à la ferme, les magasins spécialisés) ? À l’inverse, quelles qualités les canaux de vente du circuit court peuvent valoriser, et quelles faiblesses doivent-ils surveiller, voire améliorer ?
Avant d’aborder les qualités spécifiques à la grande distribution, il convient de poser d’entrée de jeu que tous les types de commerce, qu’ils appartiennent à la grande distribution ou aux circuits courts ont des forces et faiblesses communes se retrouvent en tout ou en partie dans les leviers et freins à l’achat relevés dans l’étude consacrée aux produits locaux et aux circuits courts menée en février 2023.
Ainsi, chaque clientèle estime, dans des proportions différentes, que la fraicheur et la qualité des produits wallons constituent des qualités à valoriser. À l’inverse, leur prix et la variété du choix sont systématiquement perçues comme des faiblesses, toujours dans des proportions différentes.
Le grand attrait des grandes et moyennes surfaces par rapport aux circuits courts réside dans ses aspects logistiques.
Selon les consommateurs qui les fréquentent, le grand attrait des grandes et moyennes surfaces par rapport aux circuits courts réside dans ses aspects logistiques. Ils soulignent en effet que les GMS ont pour elles de regrouper en un seul endroit une large variété de produits, en plus de disposer d’horaires d’ouverture plus étendus que les marchés hebdomadaire ou les magasins à la ferme, et disposent également d’une meilleure accessibilité. Il convient de ne pas négliger ces aspects, étant donné que le manque de temps et le manque disponibilité des produits issus des circuit court dans les lieux d’achats habituels font partie des freins à la consommation de produits en circuit court.
Concernant les circuits courts, comme nous l’avons précédemment établi, la qualité et la fraicheur des produits wallons sont des qualités constantes et rencontrent un plus haut taux de satisfaction dans les circuits courts que dans les grandes et moyennes surfaces.
De même, ces canaux de vente ont, selon leurs clientèles respectives, une meilleure disponibilité des produits locaux, qui apparaissent en outre plus visibles dans ces canaux. Le critère de visibilité a d’ailleurs été étudié avec une attention particulière pour chaque canal de vente et force est de constater que visibilité ne rime pas avec popularité. En effet, les grandes surfaces sont, avec le Hard discount, le canal de vente dans lesquels les produits wallons sont jugés moins visibles, ce qui ne les empêche pas d’être de très loin le canal de vente privilégié par les consommateurs pour acheter des produits wallons.
De même, si les canaux de vente en circuits courts sont jugés faciles d’accès, ce constat est toutefois à relativiser pour les magasins à la ferme, dont la position éloignée des centres urbains constitue une faiblesse. Certains canaux de vente du circuit court se dégagent comme les canaux de vente idéaux pour certains types de produits : les boucheries et boulangeries apparaissent évidemment comme les canaux de vente les respectivement plus sollicités pour les achats de viande et de pain, alors que les marchés sont davantage sollicités pour les achats de fruits et légumes, et que les marchés le sont, outre les fruits et légumes, pour les produits laitiers, la viande et les œufs.
L’analyse détaillée des forces et faiblesses de chaque canal de vente est disponible dans l’étude complète, accessible ici.